Le voyage de Bran … la fin

Là-dessus, Bran s’éloigna jusqu’à ce qu’il fût en vue de l’île.

Il fit le tour en ramant ; là, une troupe s’esclaffait de rire. Tous regardaient Bran et ses gens, mais ne s’arrêtaient pas pour causer avec eux, et ils continuaient à éclater de rire à leur nez. Bran envoya un de ses gens sur l’île. Il se mit avec eux et éclata de rire comme les autres gens de l’île.

Quand il passa devant Bran, ses camarades l’appelèrent. Mais il ne leur parla pas et se contenta de les regarder et de rire d’eux. Le nom de cette île est « Île de la Joie ». Là-dessus, ils la quittèrent.

Ils ne furent pas longtemps après à atteindre l’Île des Femmes. Ils virent une rangée de femmes sur le port.

La reine des femmes dit:  » Viens dans mon pays, Bran fils de Fébal ; ton arrivée est la bienvenue!  » Bran n’osa pas aller à terre. La femme jette une pelote de fil à Bran droit dans la figure.

Bran met la main sur la pelote. La pelote s’attache à sa paume. Le bout du fil de la pelote était dans la main de la femme, qui tira la barque au port.

Là-dessus, ils entrèrent dans une grande demeure, qui contenait un lit pour chaque couple, c’est-à-dire trois fois neuf lits. La nourriture que l’on mettait sur chaque plat ne disparaissait pas ; il leur semblait qu’ils n’étaient là que depuis un an, et il y avait plusieurs années ; aucune saveur ne leur manquait.

Mais le mal du pays s’empara de l’un d’eux, Nechtân fils de Collbran, ses parents prièrent Bran de retourner en Irlande avec lui. La femme leur dit qu’ils se repentiraient de partir.

Cependant ils s’en allèrent et la femme les avertit qu’aucun d’eux ne touchât terre et qu’ils visitassent et prissent avec eux celui qu’ils avaient laissé dans l’île de la Joie.

Alors ils allèrent jusqu’à ce qu’ils arrivassent à l’assemblée du Ruisseau de Bran.

Les gens leur demandèrent qui était venu sur mer. Il répondit:  » C’est moi, Bran fils de Fébal ».

« Nous ne le connaissons pas », dit l’autre; mais nous avons la Navigation de Bran dans nos vieilles histoires ».

Nechtân saute de sa barque. Aussitôt qu’il eut touché la terre d’Irlande, il tomba aussitôt en cendres, comme s’il avait été dans la terre pendant des centaines d’années.

Alors Bran chanta ce quatrain:

Le fils de Collbran eut la grande folie
de lever la main contre l’âge;
et personne ne jette un flot d’eau pure
sur Nechtân, fils de Collbran.

Ensuite Bran raconta à l’assemblée ses aventures depuis le commencement jusqu’à ce moment-là et il écrivit ces quatrains en ogham.

Il leur dit adieu, et on ne sait où il est allé à partir de cette heure.

 

Imram Brain male Febail

(Sources : Georges Dottin, L’Épopée irlandaise)

Dianann

Prenez soin de vous

 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*