Cercles de pierres

Les Druides adorent les pierres et les cercles de pierre. Au cours des deux derniers siècles, les Druides en ont créé et y ont célébré. L’un des exemples les plus connus se situe dans un champ où, chaque année, se produit le festival de musique de Glastonbury.

Spiral triskelion (formed from mathematical Archimedean spirals), occasionally used as a Christian Trinitarian symbol

Les Druides contemporains officient dans des cercles de pierre, mais qu’en est-il des Druides anciens ?

Les auteurs classiques ne disent rien au sujet des cercles de pierre. Ce qu’ils disent, c’est que les Druides se réunissaient dans des clairières sacrées, des grottes, ou des vallées perdues. Mais au dix-septième siècle, quelques érudits commencèrent à s’intéresser aux mystérieux monuments – les tertres artificiels, les cercles de pierre, les dolmens et les pierres levées – qui constellaient le paysage autour d’eux. En lisant les auteurs classiques au sujet des Druides, ils ont suggéré que ce sont eux qui avaient construit ces monuments.

Cette idée a créé, dans l’imagination populaire, une association indélébile entre les Druides et les cercles de pierre tels que Stonehenge. Mais, jusque récemment, les universitaires rejetaient cette idée. Les historiens avaient l’habitude de dire que les Druides ne pouvaient pas avoir utilisé Stonehenge ni aucun des autres cercles de pierre britanniques puisque les Druides étaient les prêtres des Celtes, et que les Celtes ne sont arrivés en Grande Bretagne qu’en 500 AEC. Puisque aucun monument de pierre n’a été construit après 1400 AEC, ils firent remarquer l’écart de neuf cents ans qui séparait le dernier des cercles de pierre de l’arrivée des Druides. Mais, dans les années soixante, de nombreux historiens ont changé d’avis. Ils ont réalisé que l’origine de qu’on appelle les tribus celtiques était bien plus complexe que présumé à l’origine ; ils ont alors suggéré que les premiers Celtes ou proto-Celtes étaient probablement en Grande Bretagne dès 2000 AEC – à l’époque où l’on construisait encore les grands monuments de pierre – et que les Druides pourraient bien avoir été impliqués dans leur utilisation ou construction.

Quarante ans plus tard, l’opinion universitaire est toujours divisée. Certains experts soulignent le manque de continuité entre les structures et les pratiques religieuses entre le second et le premier millénaire AEC. Mais d’autres font remarquer une nouvelle ligne continue dans la génétique et la culture des britanniques, en rejetant l’idée d’une « invasion » celtique. Cette seconde école de pensée permet de voir à nouveau les Druides comme les prêtres et prêtresses des cercles de pierre, une tendance renforcée par la reconnaissance croissante de l’importance de l’astronomie rituelle dans la construction de ces monuments.

Récemment, Ronald Hutton, professeur d’Histoire à l’Université de Bristol écrivait : « En instruisant leur dossier contre le Druidisme contemporain, [les archéologues] Kendrick, Piggott, Atkinson et Daniel ont tous argumenté avec le fait qu’on ne pouvait pas assurer de façon certaine que les anciens Druides aient joué un rôle dans la construction du monument ou y aient exercé leur fonction à l’intérieur. Ils ont été cependant suffisamment scrupuleux pour reconnaître deux difficultés. La première est que les préhistoriens ont tellement été incapables de déterminer à quel point il y eut continuité ou non des traditions et pratiques religieuses au cours des périodes allant du Néolithique à l’Âge de Fer. La seconde est qu’il y a quelques preuves d’activité dans et autour de Stonehenge au cours de l’Âge de Fer. Il se peut que même si les Druides modernes ne réapparaissent jamais de manière significative au monument, les Druides anciens soient destinés à le faire. » (Extrait du journal British Archaeology, Eté 2005)

 

Traduction Okada