Les légendes arthuriennes
Les légendes arthuriennes et du Graal
forment la Matière de Bretagne
qui fait partie intégrante de la tradition druidique.
Les légendes arthuriennes
Quelque part dans les hauteurs de Bretagne, le corps du roi Arthur, revêtu de son armure et portant sa couronne, est étendu dans un état de vie suspendue, dans une grotte secrète. Lorsque les gens auront besoin de lui, il s’éveillera de son sommeil et, une fois de plus, les conduira à accomplir leur destinée. Certains disent que cette grotte est située en Ecosse, d’autres au Pays de Galles, certains prétendent qu’Arthur dort à Alderley Edge dans le Cheshire ou à Sewingshield Crags dans le Northumberland.
Il y a beaucoup de versions de la légende arthurienne mais l’histoire de base reste la même. Arthur était l’enfant illégitime d’Igraine, l’épouse de Gorlois de Cornouailles et du roi de Bretagne, Uther Pendragon. Cette union était l’idée de Merlin qui, après la naissance de l’enfant, s’était assuré qu’Arthur puisse être élevé en secret jusqu’à ce que vienne pour lui l’heure de réclamer le trône. Arthur fut reconnu comme le roi légitime lorsqu’il fut le seul prétendant qui réussit à retirer l’épée de la pierre où elle était fichée. Une autre épée, Excalibur, fut donnée à Arthur par une mystérieuse Dame du Lac.
Conseillé par son magicien, Merlin, Arthur fut un souverain sage et magnanime, qui rassembla autour de lui les Chevaliers de la Table ronde. Cependant, son sort fut scellé lorsque sa sœur, la sorcière Morgane Le Fay, encouragea le fils ( dans certaines versions, le neveu) du roi à prendre possession du trône pendant l’absence d’Arthur. A la bataille de Camlann, juste avant qu’Arthur ne le tue, Mordred lui porta un coup fatal et le corps d’Arthur fut emporté sur une barque vers Avalon.
La légende du Graal
Des experts contemporains du Graal comme John Matthews dans son livre The Grail Seeker’s companion, soulignent que d’anciens mythes mettent en scène des récipients magiques qui pourraient bien être les premières sources symboliques du Graal, comme le Chaudron d’Annwn, qui avait le pouvoir de résurrection. Le très ancien texte gallois, Preiddeu Annwn, raconte comment le roi Arthur a navigué avec trois bateaux pleins de guerriers en quête de ce chaudron, dans l’Au-delà.
Ainsi compris, le Graal apparaît d’abord comme un symbole païen adopté par les Celtes et, entre autres, les Druides. Il est idéal comme symbole de la Déesse Mère car il représente le ventre et la poitrine. Au Moyen âge, ce récipient de nourriture et de renaissance est transféré de la Déesse vers le Dieu (chrétien) et devient le calice que le Christ a utilisé lors de la Cène et qui, plus tard, lorsqu’il était en croix, aurait recueilli des gouttes de son sang. Ces dernières années, des écrivains ont tenté de rendre le Graal à la Déesse. Par exemple, les auteurs de The Holy Blood & The Holy Grail (L’Enigme sacrée) suggèrent qu’il devrait en fait être interprété comme le ventre de Marie (Ndt 1), qui a porté la descendance de Jésus, une idée qu’on trouve également dans le roman de Dan Brown, le Da Vinci Code (Ndt 2).
Dans le druidisme contemporain, l’histoire de Taliesin qui figure un Graal primordial à travers le chaudron de Ceridwen, est utilisée comme un moyen de véhiculer l’enseignement du développement spirituel. Lorsque les druides projettent un cercle magique autour d’eux, ils sentent souvent l’espace ainsi, comme un Graal ou un récipient dans lequel ils peuvent s’ouvrir pour recevoir et irradier l’inspiration et les bénédictions. Dans les cérémonies druidiques publiques, on brandit parfois une épée en criant ces mots : « Voici cette épée, Excalibur, qui s’élève du lac de la méditation tranquille et qui lui est rendue ; l’épée de l’esprit, de lumière et de vérité est toujours aiguisée et toujours avec nous si notre lac est tranquille.»
Traduction Dominique Goedert
Ndt 1 : Marie de Magdala, la Magdaléenne, dite Marie-Madeleine.
Ndt 2 : Dan Brown, comme quelques autres romanciers par la suite, s’est librement inspiré de L’Enigme sacrée , l’ouvrage à succès de Lincoln, Leigh et Baigent paru en 1982 , qui , en se fiant à un fonds d’archives déposé par un particulier, Pierre Plantard, à la Bibliothèque nationale de France en 1956, prétendait qu’existait une société secrète, le Prieuré de Sion, crée en 1099 après la première croisade et dont les membres – qui auraient compté des personnalités aussi prestigieuses que Botticelli, Leonard de Vinci, Newton, Hugo, Debussy, Cocteau – se seraient, de siècle en siècle, transmis un secret susceptible de faire s’effondrer l’Eglise catholique: Jésus et de Marie-Madeleine auraient eu un enfant et cet enfant serait l’ancêtre de la dynastie mérovingienne ; en réalité, de nombreux spécialistes et universitaires ont démontré l’inauthenticité de ces documents confectionnés avec la complicité de Philippe de Cherisey, second de Plantard. Accusé de fraude devant les tribunaux, Pierre Plantard lui-même a reconnu, en 1992, avoir fabulé et fabriqué ces faux documents des « Dossiers d’Henri Lobineau », comptant que cette supercherie pourrait le mettre sur le trône de France en tant que descendant des rois Mérovingiens ! il est probable que les auteurs de l’Enigme sacrée aient plutôt cherché, par une voie détournée, à rendre au Féminin la part de Divin que le christianisme a tendance à lui confisquer. Le seul Prieuré de Sion officiel est une association créée par Pierre Plantard et dont les statuts ont été déposés en sous- préfecture de Haute Savoie en 1956, avec l’acronyme CIRCUIT pour Chevalerie d’Institution et Règle Catholique d’Union Indépendante Traditionaliste ; des années après la mort de son fondateur, cette association a été réactivée en 2002 par l’ancien secrétaire particulier de Pierre Plantard . Mais après le succès du livre de Lincoln, Leigh et Baigent et , surtout, celui du roman de Dan Brown , ce groupe de faussaires a fait la joie des complotistes).